À propos
L’ancienne rue Notre-Dame (aujourd’hui rue Emile Zola) s’évase vers l’ouest en une vaste place triangulaire, le Marché-au-blé.
Le commerce des céréales, fondement de l’alimentation médiévale, actif et lucratif, explique la présence de nombreuses auberges et hôtels tout autour de la place durant plusieurs siècles, dont par exemple l’hôtel du Mulet ou l’hôtel des Trois Rois.
Mais la place sert aussi aux exécutions capitales : on y trouve au XVIe s. deux piloris, où l’on expose les délinquants face au public, et une potence, où l’on pend les criminels. La Révolution française juge que les exécutions seraient moins cruelles grâce à la guillotine : c’est donc aussi sur cette place qu’elle est dressée.
Parmi les condamnés célèbres, l’histoire a retenu le nom de Claude Gueux, emprisonné à Clairvaux et guillotiné en 1832. Son exécution a indigné Victor Hugo qui publie à son sujet un fameux pamphlet contre la peine de mort. Lors d’un voyage en 1839, il s’est arrêté ici pour méditer. « J’ai songé longtemps à ce pauvre ouvrier intelligent et noble, mort il y a sept ans en ce même lieu, par la faute de la société, qui ne sait ni élever l’enfant, ni corriger l’homme. »
Le grand immeuble qui borde la place était la Bourse du travail de 1905 à 2006. Construit en 1837, il abritait à l'origine « La Halle de la bonneterie » : les fabricants de tout le département venaient y vendre leurs produits, par la suite, elle abrita les syndicats troyens.
La maison qui porte le n°28 a vu naître Édouard Herriot (1872-1957), qui fut maire de Lyon, sénateur, président du Conseil et président de l’Assemblée nationale.
La place porte depuis 1919 le nom de Jean Jaurès, éminent homme politique français, Député de Carmaux (Tarn), socialiste et pacifiste, qui fut assassiné à Paris à la veille de la Première Guerre mondiale.