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Notre compatriote, M. Maurice GENEVOIX, né en Bourgogne, Soldat, Écrivain de la Grande Guerre, notamment des sanglants combats des Éparges ( Meuse ), à 18 kms de Verdun, entré le 11 novembre 2020 au Panthéon sur la Montagne Ste Geneviève, disait fort justement que « pour habiter pleinement le monde, il fallait être Poète en permanence et s’émerveiller de toute forme de vie ». Il avait entièrement raison.

En ces temps d’incertitude, d’isolement imposé, de télétravail, de violence et de pesanteur, appelons à venir toute forme de légèreté, de grâce et de poésie, pour le bien-être de notre équilibre constamment malmené dans nos vies compartimentées.

Ainsi, pour nous, actuellement, l’automne roux déploie ses premiers frimas et ses Aurores aux levers tardifs,

  • la sauvage et appréciée anémone Sylvie déroule souterrainement sa vie, rêvant du printemps pour dévoiler ses avantages en sous – bois,
  • quelques oiseaux matutinaux, les mésanges charbonnières alliées aux bleues, quittent l’inertie nocturne, se rapprochent des maisons endolories, quêtent la nourriture aux carreaux,
  • le soleil engoncé à l’horizon s’éternise, tout comme les moineaux regroupés dans leur dortoir végétal sous le lierre grimpant aux feuilles vertes persistantes.

Les Romains s’émerveillaient eux aussi devant toute forme de vie, et précisément en
présence du chien de l’espèce Franck Carlin, qu’ils appelaient « Multum in parvo »
signifiant « Beaucoup de potentiel dans un si petit volume ».

Fort judicieuse remarque qui fit hésiter mon pas ce jour là à cette pensée, face à « une énigmatique petite forme de vie » posée sur l’herbe.

L’aquilon des nuits précédentes s’était déchaîné, conviant un ciel immaculé, ravivant le pourtour des choses, redonnant de l’éclat à la Nature brouillonne et une existence au moindre détail.

Éole, Dieu du vent nous entraîna donc aux abords d’un bois local protégé, près d’un fourreau intact de 4 cm sur 2 cm, tissé de soie blanche disparate légèrement collante, tombé probablement d’un arbre secoué par les rafales nocturnes.

Le recueillant précautionneusement, en compagnie de mon illustre fils Vyctor, nous conclûmes à « je-ne-sais-quoi » d’inanimé, de supposé vivant à l’intérieur, à sauvegarder et à surveiller en permanence dans un espace clôt à l’air libre.

Nul doute que cette énigmatique matière solitaire aiguisait la curiosité, surtout la structure d’un cocon piriforme, céleste cadeau curieusement offert par la Nature quelques jours avant NOËL.

Jean – Henri FABRE, Naturaliste- Pédagogue émérite, lu et relu entre autre par l’Acteur Louis de Funès, nous aidera à progresser avec les Écrits Entomologiques de ses subtiles observations scientifiques du Monde animal ( désormais en ligne sur internet ).

Ces leçons éclairciront nos interrogations, seul moyen pour identifier, avec précision la
chose recueillie.

Au fil des pages, nous serons stimulés pour entreprendre le suivi de cet « hypothétique » insecte entouré de soie résistante, qui envoûtera pendant dix années un nombreux public Aubois de tous âges, au contact de notre élevage itinérant et de ses métamorphoses.

Mais pour le moment seuls les Dieux savaient ….

Rendez-vous donc le mois prochain pour la suite de ce récit

Avec l’autorisation de l’Est Eclair / Libération Champagne

Photo d’entête et de mise en page : L’aube © Smellypumpy