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Résumé de l’épisode précédent :
La Cité du Vitrail occupe des bâtiments datant du XVIIIe siècle classés monument historique et entièrement restaurés pour l’occasion.

Bâtiment remarquable par ses volumes, sa luminosité et l’harmonie de ses proportions qui mettent parfaitement en valeur les collections de la Cité du Vitrail, l’Hôtel-Dieu-le-Comte peut être appréhendé à travers quatre éléments constitutifs de sa construction et de sa décoration.

Ces éléments sont : un cadran solaire, une niche, un escalier et un lustre.

Le cadran solaire


C’est peut-être l’élément qui frappe le plus le visiteur lorsqu’il découvre le bâtiment : le gigantesque cadran solaire qui orne la façade de la chapelle. Haut de 11 mètres et large de 3 mètres, il s’agit en fait d’un double cadran solaire.
Celui du haut indique l’heure solaire locale. Celui du bas indique le midi moyen (fixé conventionnellement sur une échelle de 24 heures) et le midi vrai, qui varie d’un jour à l’autre en raison de l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre.
Il servait autrefois à régler pendules et horloges. Conçu en 1764, il a été entièrement restauré pour les besoins de la Cité du Vitrail. Il a fallu pour cela corriger les erreurs commises lors d’une précédente restauration et qui faussaient l’heure. Mais sommes-nous encore capables de déchiffrer l’heure donnée par le soleil ?

La niche

C’est une cavité rectangulaire, de la taille d’un gros moellon, creusée dans l’épaisseur du mur rue de la Cité. Rendue encore plus énigmatique par l’inscription “enfant” gravée dans la pierre à ses côtés, cette fenêtre aveugle révèle en fait l’existence de l’ancienne tour d’abandon qui permettait de déposer les nouveau-nés que l’on souhaitait confier aux bons soins des religieuses.
Redécouverte à l’occasion du chantier de restauration, cette niche aménagée au XIIIe siècle est sans doute l’élément le plus émouvant de l’Hôtel-Dieu. On imagine sans peine ces filles-mères désespérées, silhouettes furtives venant à la nuit tombée se débarrasser de l’enfant non désiré.

L’escalier

Pénétrons à présent à l’intérieur du bâtiment. Un escalier monumental en chêne massif s’ouvre à nos pieds. Il permet de se hisser aux différents niveaux de la Cité du Vitrail.
C’est à la fois la colonne vertébrale du bâtiment et le fil d’Ariane de la visite. Contemporain de l’Hôtel-Dieu, il a été déposé, rénové et réinstallé par des entreprises spécialisées lors du chantier de restauration.
Pour les amateurs de chiffres, sachez qu’il mesure 15 mètres de haut et qu’il comprend 96 marches pour un poids de 4,5 tonnes.

Le lustre

Indissociable de l’escalier, le lustre monumental est un trait d’union entre le bâtiment historique de l’Hôtel-Dieu et l’actuelle Cité du Vitrail. C’est une création ad hoc conçue par le maître verrier troyen Alain Vinum.
Composé de 24 manchons de verre soufflés à la bouche et teints dans la masse, on dirait une cascade de bouteilles jaunes, brunes et rouge-orangé pleuvant du ciel. Les manchons évoquent le métier de vitrailliste, auquel ils servent de matière première. Ce luminaire design est haut de 15 mètres et pèse 200 kilos. Chaque manchon mesure 90 cm de haut : c’est trois fois la taille d’une bouteille de champagne.

On l’a déjà souligné, ce lustre en verre doit être regardé comme une introduction à la Cité du Vitrail et à ses collections, que nous explorerons dans le prochain épisode.