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Vestiges des temps passés ou invitation au rêve moderne, découverte en images de ces trésors urbains…

Quand on évoque la statuaire troyenne, on pense d’emblée aux centaines de sculptures qui ornent les églises de la cité tricasse et qui illustrent le « Beau 16e ». Mais qu’elles soient de pierre, de marbre ou encore d’acier inoxydable, figuratives ou abstraites, nombre de sculptures habillent également l’espace public. Celles-ci datant, pour la plupart, du 19e ou du début du 20e siècle, représentent des bustes en hommage aux personnalités locales de l’époque ou des scènes mythologiques ou poétiques qui célébraient le divertissement.

Beaucoup de ces sculptures ont disparu au fil du temps, détruites par les intempéries ou fondues durant les guerres, d’autres ont été remplacées par du marbre quand leur bronze avait disparu.

Le 21e s. est également présent avec Lili, La Jeune fille au baiser et le Cœur de la ville, agrémentant toutes trois les quais de Seine.

Étape
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L’architecture

Rue Emile Zola10000 Troyes

L’architecture

    Rue Emile Zola10000 Troyes

Autrefois appelée rue de l’Epicerie, elle est une rue commerçante depuis des siècles. Au temps des Foires de Champagne, des produits comme le poivre, le girofle, la cannelle, la muscade …sont importés et stockés par des Italiens pour être revendus aux marchands d’Europe du Nord.

Au XVIè siècle, la rue de l’Epicerie devient l’un des principaux lieux de résidence des imprimeurs troyens avant de devenir la rue Notre Dame (le couvent Notre Dame aux Nonnains se trouvant à l’emplacement de l’actuelle Préfecture).

Aujourd’hui, le rue Emile Zola est redevenue le principal axe commercial de la Ville.

L’idylle

    Place Foch 10000 Troyes

« L’Idylle » ou « la Pêche » – Place Foch
Sculpture en bronze issue d’un moulage de l’œuvre originale de Joseph- Marius Ramus qui date de 1872 et qui est conservée au Musée St Loup.

Elle représente un jeune pâtre en train de pêcher.
Une jeune fille à ses côtés, cherche à attraper le poisson au bout de la ligne.

Ce bronze a été réalisé par Jean-Maurice Célérier, bronzier d’Art Aubois, installé à Vulaines.

Le rapt

    Place de la Libération 10000 Troyes

Le Rapt – Place de la Libération
Œuvre d’Auguste Suchetet en marbre blanc

Cette sculpture réalisée en 1907 représente le Rapt de Proserpine (l’enlèvement de Coré par le Dieu Hadès dans la mythologie romaine).

La version originale, en bronze, a été fondue en 1942 à la demande des Allemands.
Un moulage en marbre avait été fait et se trouvait au Petit Palais à Paris. La ville de Troyes demanda alors la restitution de ce moulage qui fut réinstallé à son endroit d’origine, devant la Préfecture de Troyes fin 1949.

Lili la dame au chapeau

    Quai des Comtes de Champagne 10000 Troyes

Lili – Quai des comtes de Champagne
Œuvre de Andras Lapis

Surnommée la Lili au chapeau, cette sculpture a été réalisée par un artiste hongrois, Andras Lapis dont le thème de prédilection semble être les dames chapeautées.

Une statue similaire se trouve au pied de l’Institut Hongrois à Paris.

Notre Lili troyenne est installée sur un banc et feuillette un livre sur les Comtes de Champagne.
Elle est en bronze et mesure 1,25m.
Elle est devenue une halte obligée pour les photographes de passage à Troyes.

La ribambelle joyeuse

    Quai la Fontaine, 10000 Troyes

La ribambelle joyeuse – Quai La Fontaine
Œuvre en bronze de l’artiste belge Tom Frantzen.

Cet ensemble de sculptures représente un groupe d’enfants accompagné d’un pingouin et d’un canard.
Mêlant fantastique et humour belge, l’artiste est fortement marqué par l’influence de Pieter Brueghel et Jérôme Bosch.

Cette œuvre vient enrichir le parcours artistique entrepris en 2012 suite à la requalification des quais de Seine.

L’énergie fauchée

    Rue Roger Salengro 10000 TROYES

L’Energie fauchée – Rue Roger Salengro

La stèle « L’Energie fauchée » est une reproduction de l’œuvre de Léon Messiaen réalisée en 1915.
Elle représente un jeune homme ramassé sur lui-même, paraissant chercher en lui une ultime ressource.

La ville de Troyes a fait cette copie d’après le plâtre original conservé au Musée des Beaux-arts de Troyes. L’installation de cette œuvre marque la commémoration du centenaire de la guerre 14-18 et permet de rappeler ce souvenir aux jeunes générations, au travers d’œuvre emblématique de cette période, et du sacrifice de toute une génération.

Le chanteur Florentin

    Place Saint Nizier, 10000 Troyes

Le Chanteur florentin – Place St Nizier

Œuvre de Paul Dubois, sculpteur et peintre né à Nogent-Sur-Seine en 1829, mort à Paris en 1905 et artiste des plus en vue à la fin du 19ème siècle.

Cette sculpture fut créée après son voyage en Italie et reçu la médaille d’honneur au Salon de Paris en 1863.
Elle fut considérée comme une œuvre majeure alliant aux détails réalistes la délicatesse et l’élégance des formes.

Un exemplaire en bronze doré est exposé en permanence au Musée d’Orsay à Paris.

Oreste réfugié à l’autel de Pallas

    Place Saint Nizier, 10000 Troyes

Oreste réfugié à l’autel de Pallas – Place St Nizier
Œuvre de Pierre-Charles Simart, artiste troyen né en 1806 et mort en 1857 à Paris.

Il s’est inspiré de la version de l’histoire d’Oreste racontée par Eschyle.

C’est un moulage en bronze réalisé à partir d’un plâtre-modèle conservé au Musée des Beaux-Arts de Troyes. La sculpture d’origine a été réalisée à Rome en 1838. Sa réalisation en marbre se trouve au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

L’enfant à la fontaine

    Place Saint Nizier 10000 Troyes

Moulage en fonte réalisé d’après un plâtre-modèle d’Alfred Boucher en 1874 et conservé au Musée des Beaux-Art de Troyes.

Œuvre représentant un enfant versant de l’eau d’une cruche.

Alfred Boucher qui est né à Nogent Sur Seine en 1850 est le fondateur de la Ruche à Montparnasse qui accueillera des artistes tels que Léger, Modigliani, Soutrine, Chagall…
Il sera également le premier professeur de Camille Claudel.
Il meurt en 1934 à Aix Les bains et est inhumé au cimetière de Nogent sur Seine.
Une grande partie de ses œuvres sont exposées dans le Musée Camille Claudel de Nogent Sur Seine.

David tendant la fronde

    Jardin du Musée Saint Loup Rue de la Cité 10000 Troyes

D’après un modèle en plâtre réalisé en 1842 à la Villa Médicis par Jean-Marie Bienaimé Bonnassieux, sculpteur d’origine lyonnaise, la statue de David a été réalisée en 1877 en bronze par le fondeur Gruet.

David s’apprête à lancer, à l’aide de sa fronde, la pierre qui tuera le géant Goliath.
Episode de l’histoire biblique représentant le symbole de la lutte des faibles contre les puissants.

Cette sculpture se trouvait à l’origine sur le rond-point Patton de Troyes. En 1964, à la suite d’un réaménagement de celui-ci, elle fut transférée dans le jardin de Chevreuse.
Abîmée lors de la tempête de 1999, elle a été restaurée et ramenée dans le jardin du Musée St Loup où elle se trouve toujours actuellement.

Sculpture urbaine en verre

    Place de la Tour, 10000 Troyes, France

Une grande sculpture verrière est installée Place de la Tour, dans une fontaine à bassin carré. Cette pièce de 500 kg de verre, à la structure d’acier portant 20 panneaux de verre laissant jouer la lumière et surmontée d’une flèche cristalline, représente un véritable défi. Avec la collaboration de Didier Duchêne, Compagnon du Devoir et dirigeant de la métallerie CMD² à Estissac, Jean-François Lemaire, artiste verrier, a ainsi réalisé ce qui est sans doute, en France, la première sculpture d’art urbain verrier de grande taille. Cette oeuvre, qui exprime plusieurs thèmes avec le vocabulaire de l’art contemporain, est une commande de la Ville de Troyes. Les thèmes que l’artiste et la Ville avaient convenu de développer dès le printemps 2018 sont en lien avec l’histoire, l’eau et la couleur bleue. Est aussi à la source du projet un hommage au peintre Claude Monet, qui a si souvent peint les reflets de la lumière sur les fleuves, étangs et rivières.

La réalisation d’Élévation, bleus nymphéas a pris une année. Jean-François Lemaire a conçu le projet et a réalisé la création, puis la cuisson et la re-cuisson (6 à 10 jours) de plusieurs dizaines d’épais panneaux de verre, chacun étant une oeuvre en soi. Ces panneaux ont des textures variées et une dominante de couleur bleue, réalisée par fusion d’oxydes métalliques. Une fois polis et éventuellement retaillés, ils ont été testés en extérieur de longs mois pour leur résistance aux éléments et aux chocs thermiques. De nombreux essais ont également été réalisés en atelier lors de la mise en place de la structure d’acier. En effet, la création d’une sculpture monumentale de verre installée en extérieur dans un espace public apporte des contraintes que n’imposent pas de plus petites oeuvres installées en intérieur. Il en est de même par rapport aux utilisations courantes du verre dans le bâtiment. Didier Duchêne considère que ce travail avec Jean-François Lemaire a été un enrichissement dans l’approche de la relation verre/métal, « un véritable laboratoire, dans la mesure où le projet était très inhabituel et où la quantité et la variété de questions auxquelles il fallait trouver les bonnes réponses techniques était très importante ». C’est chose faite aujourd’hui et l’œuvre a désormais rejoint son double socle de pierre de Bourgogne, au coeur de la Place de la Tour.

Les éléments de sens et leurs transpositions : l’histoire, l’eau, les moulins, le livre.

L’emplacement choisi par la Ville est un site emblématique, rendu à sa vocation de convivialité par des opérations de requalification. Il se situe juste en avant de l’ancienne porte monumentale du premier château des comtes de Champagne, démoli au XIXe siècle. Cette porte a vu passer, au Moyen Âge, de prestigieux intellectuels, des rois, les premiers chevaliers du Temple et la cour brillante des comtes. Élévation, bleus nymphéas est, à sa façon, une porte joyeuse, ludique et accessible à tous, qui dialogue avec la porte désormais invisible du château disparu.

La Place de la Tour se trouvait aussi à proximité de plusieurs voies d’eau, équipées de moulins hydrauliques. En effet, avec l’omniprésence de l’eau dans et autour de la ville, dès le Moyen âge, ces installations se sont multipliées et ont pris pendant des siècles une grande importance dans son économie. Une richesse née de l’eau. Jean-François Lemaire en a fait un
thème majeur de sa création. Comme l’eau de la Seine, des rus et des biefs, les panneaux de verre expriment des profondeurs, des opacités et des reflets, les mouvements de la vie aquatique et les frissons du vent à la surface. C’est un peu comme si l’on avait prélevé des « tranches » d’eau et qu’un geste féerique les avait immobilisées et installées sur les branches de métal, pour une nouvelle vie.

De même, on peut considérer la structure d’acier de l’oeuvre comme l’arbre à cames d’un moulin poétique, dont nous actionnerions la roue en tournant autour de la fontaine, sur un chemin d’eau imaginaire. Si ce chemin est horizontal, le mouvement transmis, lui, est vertical et c’est tout le propos d’Élévation, bleus nymphéas, qui incite à grandir, à se tourner vers le savoir mais aussi vers l’impression, les nuages, le bleu du ciel capté dans les panneaux et dans la flèche de pure transparence qui couronne l’ensemble.

Les contenus des panneaux se révèlent, eux aussi, à qui le souhaite, au gré des variations de la lumière, ciel gris, ciel clair, éclairage nocturne. Ce qui le matin semble hostile et silencieux s’animera le midi, au plein soleil, révélant des mondes insoupçonnés de couleurs et de voiles. Ainsi la compréhension se fait jour lorsque nous lisons et apprenons : ce qui jusqu’alors nous échappait devient clair tout à coup. Pages de verre, pages de livres, ici, l’élévation s’installe par le jeu, par l’impression et surtout par la fréquentation, car il faut du temps pour « actionner la roue » et se laisser interroger, altérer, convaincre par les mille et un signes que l’oeuvre nous propose.

Monet et les « Bleus nymphéas »

Achevons cette présentation par un hommage à Claude Monet. Cet immense artiste peignait à la croisée de ce que les yeux voient vraiment et de ce que le coeur peut ressentir. Matin, midi, soir… Cathédrale, moulin, étang ou douce corolle, ce qui lui importait, c’était de capter le temps, les reflets changeants de la lumière sur la pierre, l’eau ou la fleur. Le bleu des nymphéas était alors celui des météores dans le miroir de Giverny, marié avec les souvenirs et les sentiments du créateur. Monet a donc ouvert à tous les artistes la voie de l’écoute et de l’expression de leurs propres perceptions, pour transmettre, au-delà de la forme, des émotions rares et subtiles.

Avec un autre vocabulaire, les panneaux bleus de la sculpture Élévation, bleus nymphéas, reflétant ou laissant passer la lumière, nous parlent eux aussi de l’eau, du temps, de la transmission. Ce sont leurs messages les plus forts. Mais il faut aussi compter avec le plaisir du regard courant sur les reflets, l’exploration de la structure d’acier, la déambulation autour du bassin, à la découverte des détails, à la recherche des signes et des rappels. Ce sont autant de messages subtils qui nous impliquent alors que nous mettons en route le mouvement poétique qui nous fait, l’espace d’un instant, citoyens de cette œuvre et de nos propres rêves.

Catherine Divet

Le coeur

    Quai des Comtes de Champagne 10000 Troyes

Le Cœur – Quai des Comtes de Champagne
Œuvre conçue par le couple d’artistes aubois Michèle et Thierry Kayo-Houël, le Cœur de Troyes est la pièce maîtresse de la requalification des quais du canal de la Haute Seine.

Réalisé par l’atelier Sotralinox, cette dentelle est constituée de plus de 200 morceaux d’acier inoxydable assemblés entre eux pour un poids d’une tonne et demi, 4 m de large, 3,5 m de haut et 2 m de profondeur.

A la tombée de la nuit, habillé de lumières rouges, le cœur s’illumine et à mesure que les spectateurs s’avancent, une caméra et un programme informatique anime les battements lumineux : c’est un cœur qui bat !
Posé au beau milieu du « bouchon », entre son corps et sa tête, ce cœur symbolise aussi le romantisme dont est empreint la cité historique.

La jeune fille qui donne un baiser

    Angle de la rue Clemenceau et du quai Dampierre 10000 Troyes

Cette statue pleine de tendresse de 1,60 m, sur le trottoir devant la Maison du Préposé au pont tournant, est l’œuvre d’un sculpteur hollandais Sjer Jacobs né en 1963.
C’est une reproduction à échelle augmentée d’une de ses œuvres dans la ville de Middelburg (Pays-Bas), appelée Sofia. Quelle belle invitation au baiser dans cette cité connue pour ses cours d’amour au temps de la Comtesse Marie de Champagne et les romans d’amour courtois de Chrétien de Troyes !

Attendez-moi

    Entre les rues de la Cité et Clemenceau 10000 Troyes

Installée sur l’ancien pont-tournant depuis fin 2018, du même sculpteur que « la Ribambelle joyeuse » l’artiste belge Tom Frantzen connu pour ses créations à la frontière du réel et du fantastique, cette œuvre humoristique et poétique présente un petit chien qui effraie un groupe d’oiseaux et provoque leur envol.

Ce groupe rappelle les grues qui survolent le département de l’Aube chaque année.

L’artiste a travaillé en accord avec les lieux, pour que le mouvement s’y intègre et apporte de la légèreté à ces lourdes sculptures en bronze.

Sculpture jeu

    Square Boisseau 10000 Troyes

Au milieu du Square Boisseau, mêlant le minéral, le végétal et l’eau, dans l’esprit de la requalification du cœur historique de Troyes, la sculpture-jeu, le polymorphe rouge, œuvre des artistes Jean-Marie et Marthe Simonnet fait le bonheur des petits et des grands.

Avec ces œuvres plastiques monumentales réalisées en atelier, ces artistes ont le souci d’intégrer leurs créations à la vie de leurs contemporains.

L’inspiration

    Jardin de la Vallée Suisse 10000 Troyes

A l’entrée du jardin de la Vallée Suisse, l’Inspiration, œuvre en marbre blanc du sculpteur français Louis Convers, né à Paris en 1860, Prix de Rome en 1888.
Il réalise des monuments publics mais est également spécialisé dans les sculptures décoratives.

Datée de 1910, cette statue décorative, allégorie des Arts, est un dépôt de l’état.

Monument en hommage à Robert Galley

    Place de la Libération 10000 Troyes

Inauguré en Novembre 2018, ce monument honore la mémoire de Robert Galley qui fut résistant de la France Libre, Compagnon de la Libération, Ministre de 1968 à 1981 et Maire de Troyes de 1972 à 1995.

Le buste en bronze doré repose sur une colonne carrée de pierre de Bourgogne.
Il pèse près de 150 kg pour 125 cm de haut. L’ensemble de la sculpture mesure 2,75 m de hauteur.

A noter un papillon posé sur son épaule gauche : petit clin d’œil à cet amoureux de la nature qui avait la passion de l’entomologie (étude des insectes) et plus particulièrement des papillons. Il a collecté près de 20000 espèces de papillons et en a fait don au Muséum d’Histoire Naturelle de Troyes.

L’harmonie

    Jardin du Beffroi 10000 Troyes

A l’angle Nord-Ouest du Jardin du Beffroi, l’Harmonie, œuvre en marbre blanc également du sculpteur Louis Convers, représente une femme, un pied pendant, la tête appuyée sur la main gauche et le bras droit sur un accoudoir.

Elle se trouvait primitivement dans le jardin du Rocher. Puis elle fut déposée dans la cour de la Préfecture, puis rue de la Cité devant l’ancienne Bibliothèque Municipale. Enfin en 1967, elle trouva son dernier refuge dans le jardin de Chevreuse, devenu en 1988, le Jardin du Beffroi.