Le romantisme à Troyes

Les têtes couronnées se marient à Troyes !
On peut se marier à Venise pourfaire chic ou à Las Vegas pour le fun. Autrefois, les têtes couronnées
choisissaient volontiers Troyes pour unir leurs destinées. La capitale de la Champagne fut ainsi le théâtre de plusieurs noces entre “people”, comme on dirait aujourd’hui.
C’est tout d’abord un Capétien qui élit Troyes pour prendre femme. Le roi de France Louis X le Hutin, l’un des fils de Philippe le Bel, épouse Clémence de Hongrie, fille de Charles Martel, le 1er août 1315 à Saint-Lyé, près de Troyes. La chronique rapporte que quelques pièces de monnaies jetées en guise d’aumône à la sortie de la messe déclenchèrent une bagarre générale parmi les miséreux attroupés. Funeste présage : le roi décédera dix mois plus tard à l’âge de 26 ans et son fils posthume ne vivra que quelques jours.
Le 2 juin 1420, c’est au tour du roi Henri V d’Angleterre, fils du roi Henri IV d’Angleterre, de convoler en justes noces avec Catherine de Valois (ou de France), fille de Charles VI le Fol et d’Isabeau de Bavière, en l’église Saint- Jean-au-Marché.
Peu de temps après, le 13 mai 1423, est célébré à Troyes le mariage d’Anne de Bourgogne, fille de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière, avec Jean de Lancastre, duc de Bedford, fils d’Henri IV d’Angleterre.

Enlèvement en plein jour
La place est dite de la Libération depuis 1944, et l’on devine pourquoi. Mais l’on se plaît à imaginer que l’inconscient des élus de l’époque voulut aussi rendre hommage à la sculpture qui orne le Jardin de la préfecture. C’est une scène d’enlèvement, dont la blancheur éclatante crie son désir d’absolu. Un homme emporte une femme, nus tous deux. Le « Rapt » d’Auguste Suchetet représente un triton enlevant une naïade. Autrement dit, un dieu marin arrachant une nymphe à ses eaux. On peut lire à travers ce groupe audacieux une allégorie de la passion, un hymne à la puissance de l’amour, ou même un défi aux conventions. Les sentiments battent la chamade sous la carapace de marbre.

Le don d’ubiquité d’Adam et Eve
Les amants qui souhaitent ranger leur amour sous les auspices d’Adam et Eve se rendront à l’angle que forment la rue de la Monnaie et la rue Jaillant- Deschaînets . Le couple originel y apparaît sous l’espèce de deux statuettes sculptées dans le bois.

Les fondateurs de l’humanité (si l’on en croit la légende) sont représentés en un autre lieu de la ville. Il faut diriger ses pas vers le Musée d’Art moderne.
Son jardin à la française héberge huit sculptures contemporaines, parmi lesquelles un bronze doré du couple mythique. Adam tient Eve par l’épaule, l’autre main posée sur son ventre. Eve glisse la sienne au bas des reins d’Adam.

Double apparition de la Vierge
Que l’on soit épris de chasteté ou que l’on entende placer son union sous le signe de la fertilité, une Vierge à l’enfant offre son patronage au 18 de la rue de la Madeleine .

Double apparition de la Vierge
La Vierge réapparaît au 17 de la place Jean-Jaurès, aux côtés d’un saint Pantaléon malheureusement décapité par un indélicat.

Maisons amoureuses
Les maisons aussi peuvent avoir un tendre penchant pour leur voisine.
Le fait est avéré à Troyes. On peut surprendre, à l’entrée de la rue des Chats (côté rue Champeaux), de vénérables demeures manifester une attirance réciproque attisée par les ans.

Une autre idylle est signalée rue Larivey, où une habitation tente d’embrasser son alter ego par-dessus un mince pavé. Les amoureux se feront un abri original de ce parapluie improvisé.

Une oasis sous le boulevard
Un jour, Troyes a fait un voeu : « Je dispenserai à mes concitoyens de l’air pur et de la sérénité, du charme et de l’agrément. » Ou bien est-ce Charles Baudelaire qui lui souffla cette mélopée : « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. »
De ce songe naquit le jardin de la Vallée suisse, car sans doute à cette époque l’Helvétie incarnait-elle un idéal de perfection. C’était en 1860, et la ville faisait le deuil de ses défuntes fortifications. L’on eut la délicatesse de préserver une partie des anciens fossés et d’y aménager un chapelet de quatre jardins publics que les habitants adoptèrent sous le nom affectueux de « petits jardins ».
Amoureux de tous les pays, le jardin de la Vallée suisse a été conçu pour ravir vos sens et exalter vos sentiments. Où battra votre cœur le plus fort ? Enlacés sur la passerelle en bois ? Assis épaule contre épaule sur un banc ? Ou cheminant main dans la main sur ces allées onduleuses de cette oasis bucolique ?

Troyes a du coeur !
Troyes disposait jusqu’à présent d’un “corps” et d’une “tête”, ceux du Bouchon de champagne, surnom
donné au centre historique en raison de sa forme caractéristique. La cité est désormais pourvue d’un cœur . Oeuvre d’un couple d’artistes locaux (Michèle et Thierry Caillaud-Houël), la sculpture trône au milieu des quais rénovés de l’ancien canal. Cette voie d’eau forme la ligne de partage entre la “tête” et le “corps” du Bouchon. Ce
coeur ajouré, palpitant de lumière la nuit venue, est donc bel et bien le coeur de la ville, au propre comme au figuré.
On est romantique ou on ne l’est pas !
C’est le lieu incontournable pour immortaliser votre amour (de nuit comme de jour).

Dans un conte de fée
Mais Troyes ne serait pas Troyes sans son entrelacs de rues pittoresques. Il serait fastidieux de les énumérer toutes, mais le quartier piétonnier ravira les couples avides de se plonger dans un univers parallèle : ici l’hôtel Juvénal des Ursins, comme sorti d’un conte de fée dans sa blancheur irréelle, là une tourelle ou un puits jaillis tout droit du Moyen Age ou de la Renaissance. La ville a levé une véritable armée de maisons à pan de bois, appelées aussi maisons à colombage, dont les uniformes chamarrés confèrent à la vieille cité sa parure bigarrée.

Le Vauluisant est toujours debout
Le quartier Saint-Pantaléon (ou du Vauluisant) se conquiert en effet en franchissant d’abruptes façades dressées comme des falaises, à l’aplomb de gargouilles menaçantes. Les deux bancs de pierre assis sous les arbres face au portail de l’église dispensent un repos mérité après cette courte escalade.

L’on peut aussi aborder ce très vieux quartier par l’improbable cour Doué (un passage abrité confidentiel).

L'adorable rue François-Gentil :
L’une des plus délicieuses de Troyes, encore plus ravissante nous semble-t-il dans son sens descendant.

Cet hôtel construit en 1536 aurait accueilli plusieurs souverains : Louis XIII en 1629, Frédéric Guillaume II de Prusse, le tsar Alexandre 1er et François 1er d’Autriche en 1814. Ce dernier aurait gravé un mot sur l’une des vitres de l’hôtel avec un diamant qu’il aurait offert à son hôtesse pour la remercier de son accueil.

De toutes les églises que l’on peut admirer à Troyes, Sainte-Madeleine est peut-être la plus ancienne et
certainement l’une des plus belles. Sainte-Madeleine est remarquable par son célèbre jubé et les vitraux de son chevet, chefs-d’oeuvre d’une finesse exceptionnelle que le visiteur admire à portée des yeux. Preuve de l’amour du créateur pour son chef d’oeuvre, Jean Gailde, à la fois concepteur et sculpteur, est enterré sous son jubé.

Ce square doit son nom à un ancien hôtel à l’enseigne des Trois-Godets. Calme et ombragé, il est un lieu idéal pour se lotir tout en admirant le chevet de la cathédrale et les maisons à pans de bois badigeonnés datant principalement du XVIIe siècle.

La sirène vous envoûte par son chant, lui va vous envoûter avec sa mandoline.
Cette statue augmentée se trouve sur la place de l’Eglise de Saint-Nizier. Cette oeuvre vivante saura vous faire revenir en enfance et vous charmer avec sa musique, comme une flèche en plein coeur.

La belle “Lili”
Venez flâner sur les Quais de Seine seulement à quelques pas du centreville ! Et n’oubliez pas de rendre visite à “Lili, la dame au chapeau” et, qui sait, vous en tomberez peut-être amoureux. “Lili” est installée sur un banc, entre le quai Dampierre et celui des Comtes de Champagne, au niveau de la place de la Libération. Elle feuillette un livre sur les Comtes de Champagne et invite le promeneur à s’asseoir à ses côtés. Cette oeuvre originale en bronze d’1,25 m a été réalisée par l’artiste András Lapis. Lili ne regarde pas son livre, mais bien un mur rempli de Lili Rosa rose d’amour, une variété inédite de roses; roses créées par le créateur de roses Christiant Hanak en l’honneur de la statue Lili.

Embrassez votre destinée, cette somptueuse et pulpeuse femme que vous trouverez au coin du Quai Dampierre et face à la Maison du Ponttournant. Elle charme telle une sirène chantant, tous ceux qu’elle voit. Laissez-vous tenter par cette magnifique sculpture qui saura vous charmer.